Conseil de recherches pour la défense (Canada) : Durant la Deuxième Guerre mondiale, le Conseil national de recherches et les universités canadiennes ont concentré une bonne partie de leur travail de recherche sur les problèmes de défense. En plus du Conseil et des universités, des établissements mis sur pied par les diverses directions des Forces armées ont aussi contribué à la recherche de solutions aux problèmes scientifiques aigus qui surgissaient en ce temps de guerre. Vers la fin de la guerre, des membres des Forces armées, tout comme des membres civils du personnel du ministère de la Défense nationale, ont constaté qu'il était nécessaire de maintenir un groupe dynamique et sensibilisé de scientifiques qui se pencheraient sur les besoins changeants des Forces armées dans un monde où les nouvelles technologies évoluaient rapidement. C'est ainsi qu'a été créé le Conseil de recherches pour la défense (CRD), en vertu d'une modification apportée à la Loi sur la Défense nationale en avril 1947. Le mandat du Conseil de recherches pour la défense comportait trois éléments : fournir des avis scientifiques au ministre de la Défense nationale; répondre aux besoins des Forces armées canadiennes en matière de recherche; et contribuer aux efforts collectifs des puissances alliées du Canada en matière de recherches pour la défense. Le président du Conseil de recherches pour la défense était responsable d'orienter les recherches scientifiques et de jouer le rôle de conseiller en politiques auprès des ministres et des officiers supérieurs.
Afin de s'acquitter de ses responsabilités, le Conseil de recherches pour la défense (CRD) a recruté des scientifiques pour le compte du ministère de la Défense nationale (MDN) et des Forces armées canadiennes dans divers établissements de recherche (dont les noms suivent). Le CRD a aussi donné des subventions aux universités et des contrats à l'industrie. Pour minimiser les coûts et éviter le dédoublement des efforts de recherche, les divers établissements militaires mis sur pied pendant la guerre ont été réunis sous l'unique aile administrative du CRD. On comptait parmi ces établissements : le Centre de recherches pour la défense Atlantique (CRDA) à Halifax; le Centre de recherches pour la défense Valcartier, près de la ville de Québec, aussi connu sous le nom de Centre d'étude et de recherche sur les armements (Canada) (CARDE), l'Établissement de recherches sur les télécommunications de la défense (ERTD), à Shirley's Bay à l'extérieur d'Ottawa; le Centre de recherches pour la défense de Toronto, qui a été connu sous le nom d'Institut militaire et civil de médecine environnementale (IMCME), la Station d'expérimentation de Suffield, à Ralston (Alberta) et le Centre de recherches pour la défense (Pacifique) (CRDP). En plus de ces établissements, des laboratoires ont aussi été installés à Kingston (Ontario) et à Churchill (Manitoba). C'était le quartier général du Conseil de recherches pour la défense, au quartier général du ministère de la Défense nationale à Ottawa, qui coordonnait et assurait l'administration centrale de tous ces établissements.
Le concept de partage des installations en vue d'intérêts communs, tout en réduisant le dédoublement d'efforts et les dépenses, était aussi reflété dans le rôle du Conseil de recherches pour la défense dans ses relations avec les alliés du Canada. En vertu d'un accord entre les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et le Canada, le CRD devrait se concentrer sur des questions tout à fait particulières au climat canadien et à la défense de l'Amérique du Nord.
Lorsque le Conseil de recherches pour la défense a été créé, ses fondateurs ont réussi à préserver son autonomie par rapport à la Commission de la fonction publique. Par conséquent, le Conseil relevait directement du ministre de la Défense nationale et était dirigé par son président, les chefs d'état-major des trois volets des Forces armées et le président du Conseil national de recherches. Le président du CRD était aussi membre du Conseil de la défense et du Comité des chefs d'état-major; à ce titre, il avait le même statut qu'un << Service Chief >>. C'est ainsi que la << science de la défense >> a bénéficié d'un statut relativement autonome jusqu'au début des années 1970. À la suite d'une réorganisation du gouvernement effectuée afin de refléter les besoins économiques et technologiques changeants, le Conseil de recherches pour la défense a été dissous en 1974. Les projets de science de la défense auparavant entrepris par le CRD ont été alors confiés à la Direction de la recherche et du développement au ministère de la Défense nationale, et intégrés à la structure civilo-militaire au quartier général de la Défense nationale. Le président du CRD a été remplacé par un conseiller scientifique (le chef de la Recherche et du Développement) mais celui-ci, contrairement au président du CRD, ne siégeait pas au Conseil de la défense.