Puyjalon, H. de, 1841-1905 : Henry de Puyjalon est né le 15 mars 1841 au château de Gluges dans la commune de Martel, en France, du mariage de Louis Joachim Balthazard de Puyjalon et de Marie-Amélie Maignen de Nanteuil.
Le 6 novembre 1860, il reçoit un diplôme de bachelier ès sciences de l'Académie de Toulouse. Il aurait fréquenté les milieux artistiques et littéraires de Paris et aurait fait quelques voyages au Canada avant de s'y établir pour de bon.
Le 16 juillet 1879, à la suite d'une entente avec son cousin Pierre-Joseph Lajard, négociant de Bordeaux en France, il se rend au Canada afin d'y acquérir une propriété située à Château-Richer près de Québec. Il doit, en son nom personnel et au nom de son cousin Lajard, exploiter en société des carrières de pierres lithographiques. Henri de Puyjalon arrive à Château-Richer vers la fin juillet 1879. Il habite l'endroit quelques années, loue ensuite sa terre à P.C. Lefrançois et déménage à Québec en 1882. Le 10 octobre 1882, il marie Angélina Ouimet, fille de l'Honorable Gédéon Ouimet et de Jeanne Pellant.
Le comte Henry de Puyjalon fait de longues expéditions le long de la rive nord du Saint-Laurent afin d'explorer les ressources naturelles de ces régions. En 1880, le gouvernement du Québec lui demande de faire une analyse de la situation minéralogique de la Côte-Nord. En plus de ses observations sur les minéraux, ses rapports font aussi mention de la faune, de la flore et des différentes espèces de poissons. Ses travaux sont très prisés et même signalés en Chambre. Déjà, il recommande la commercialisation de la plume et du duvet d'Eider pour les marchés de Paris.
En 1888, il devient le premier gardien de phare à l'Île-aux-Perroquets dans l'archipel de Mingan. Il occupe ce poste attribué par le gouvernement fédéral jusqu'en 1891 tout en continuant de s'intéresser aux minéraux, à la faune, à la flore et aux poissons de la Côte-Nord et du Labrador. De 1897 à 1901, il est inspecteur général des pêcheries et de la chasse pour le gouvernement du Québec.
Il s'établit ensuite sur l'Île-à-la-Chasse où il décède subitement le 17 août 1905. Son corps est inhumé sur l'Île. Depuis 1955, une plaque commémorative érigée par la Société d'histoire de la Côte-Nord rappelle au visiteur le passage de cet illustre aventurier.
Henry de Puyjalon est le premier auteur à décrire avec exactitude la faune et la flore du Labrador. Il publie de nombreux ouvrages dont certains ont été réimprimés par les éditions Leméac. Parmi les principaux ouvrages, se retrouve : "Guide du chasseur de pelleterie" (1893 et 1981 ); "Histoire naturelle à l'usage des chasseurs canadiens et des éleveurs d'animaux à fourrure" (1900 et 1975); "Récits du Labrador" (1894); "Petit guide du chercheur de minéraux" (1892); "Labrador et géographie" (1893). Il publie aussi dans "Soirées canadiennes" et dans les principaux journaux de l'époque. De Puyjalon s'avère un pionnier de la préservation de la nature. Il préconise la conservation des espèces menacées, il dénonce les pratiques de chasse abusive et de braconnage.
Le nom de Puyjalon identifie, en Minganie sur la rive Nord du Québec : un havre, une plaine, un canton, une rivière, une baie, un lac et une île. Il désigne aussi une falaise sur l'île d'Anticosti. (Guy Côté historien de Parcs Canada). Le bateau d'Environnement Canada, Parcs Canada, porte le nom de Le Puyjalon.
La série télévisée "Mémoires d'un pays / A scattering of seeds The creation of Canada" a consacré un documentaire à Henry de Puyjalon en 2000. Ce film, écrit et dirigé par Jean-François Monette, s'intitule "Henry de Puyjalon : solitaire de la Côte-Nord / Henry de Puyjalon : lone wolf of the North shore". Cette série de 52 films documentaires retrace l'histoire de l'immigration canadienne et de ceux et celles qui ont bâti le pays.
Henry de Puyjalon et Angélina Ouimet ont deux fils : Louis-Henry (1884-1947), époux de Gabrielle Bissonnette, et Raymond-Roger (1891-1929), époux de Yvonne Marchand. Raymond-Roger a trois enfants : Roger (1920-1931), Jean Henry (1928-1979) et Guy (1926- ). Roger décède très jeune à Ottawa. Henry fait carrière aux plus niveaux de la fonction publique canadienne pour ensuite devenir président de l'Association de la construction du Canada, jusqu'à son décès à Ottawa en 1979. Guy entre au service de la Sun Life du Canada à Ottawa en 1959 après quinze années d'enseignement et d'administration scolaire. En 1966, il est le deuxième Canadien français à occuper un poste supérieur au sein de cette compagnie dont le siège social est alors à Montréal. En 1974, il met sur pied son propre cabinet de consultation et de réaffectation du personnel de cadre. Il est retraité depuis 1987 à Iroquois, Ontario.