Commission royal du chemin de fer du Pacifique canadien (1873) : La Commission pour faire enquête et rapport sur les faits mentionnés dans une certaine résolution proposée par l'honorable M. Huntington, dans la Chambre des Communes, le 2e jour d'avril A.D. 1873 au sujet du chemin de fer du Pacifique, a été créée en vertu du conseil C.P. 1058 du 14 août 1873 en vertu de la Loi concernant les enquêtes relatives aux affaires publiques et départementales (31 Vict., 1868, ch. 38) et sur recommandation du ministre de la Justice. La Commission était mandatée pour enquêter et faire rapport au sujet de questions précises concernant le chemin de fer Canadien Pacifique soulevées dans la résolution présentée à la Chambre des communes par l'honorable Lucius S. Huntington le 2 avril 1873. Les commissaires étaient Charles Dewey Day, président, Antoine Polette et James Robert Gowan. Le secrétaire était Salter Jehoshaphat Vankoughnet.
Le 2 avril 1873, Lucius S. Huntington, député libéral représentant la circonscription de Shefford au Québec, proposa à la Chambre des communes la mise sur pied d'un comité spécial chargé d'enquêter sur les circonstances entourant l'attribution du contrat d'affrètement du chemin de fer Canadien Pacifique à la compagnie de Hugh Allan. Huntington affirma que le chemin de fer Canadien Pacifique, en apparence un organisme canadien, était en définitive financé par des capitaux américains. Il affirma de plus que son président, Hugh Allan, avait contribué d'importantes sommes d'argent, dont des capitaux américains, à la campagne électorale de certains ministres canadiens en vue de l'élection fédérale d'août 1872, en échange de quoi ceux-ci s'étaient engagés à accorder le contrat de construction du chemin de fer à la compagnie de M. Allan. Le geste de M. Huntington fut accueilli comme un manque de confiance à l'endroit du gouvernement et rejeté à 31 voix de majorité. Le 8 avril, une semaine après la demande initiale de M. Huntington, le premier ministre John A. Macdonald proposa à la Chambre des communes de nommer un comité spécial chargé d'enquêter. Comme on n'était pas certain que le comité parlementaire puisse interroger des témoins assermentés, on déposa au Parlement un projet de loi sur l'assermentation. Au début de mai, le comité se réunit pour la première fois. En raison des doutes qui planaient quant à la légalité de la Loi sur l'assermentation (36 Vict., 1873, ch. 1) et de l'absence de plusieurs témoins importants d'Ottawa, le comité ajourna ses travaux jusqu'au 2 juillet. Le comité apprit alors que le gouvernement britannique avait invalidé la Loi sur l'assermentation, l'empêchant ainsi de procéder comme l'avait prévu le Parlement. Le 3 juillet, les travaux du comité furent par conséquent suspendus jusqu'à ce que le Parlement se réunisse à nouveau, le 13 aout. Entre temps, la presse avait publié des articles au sujet de l'intervention américaine et des contributions de même source aux campagnes électorales lors de l'élection fédérale de 1872. En raison de la situation, le Parlement se réunit brièvement le 13 août mais prorogea ses travaux le même jour. Le lendemain, une commission royale était constituée afin d'enquêter au sujet des arguments avancés par Huntington. (Voir Donald Creighton, John A. Macdonald: The Old Chieftain, Toronto, MacMillan, 1955, p. 153-167.) La commission a tenu ses audiences à Ottawa du 4 au 30 septembre 1873. Trente-six témoins y ont comparu, dont le premier ministre John A. Macdonald. Collection de l'inventaire général de RG33-1.