Canada. Division de la géographie (1950-1958) : En reconnaissance de l'information importante que les géographes offraient aux planificateurs modernes de la défense, le Cabinet a recommandé l'établissement d'un Bureau de la géographie (conclusion du Cabinet, 5 juin 1947) chargé de recueillir les données de base sur la géographie physique, le climat et les ressources naturelles de diverses régions du Canada. La Section topographique inter-armes (SIT) du ministère de la Défense nationale s'est vue chargée tout d'abord d'établir cet organisme. Dirigée par l'anthropologue de l'Arctique de renommée internationale, Diamond Jenness, qui était détaché des Musées nationaux du Canada, l'unité a commencé à coordonner des projets de recherche, dont plusieurs étaient centrés sur le Nord du Canada. On s'est vite rendu compte toutefois que les études géographiques étaient surtout d'ordre non militaire, ce qui n'était pas surprenant, étant donné les antécédents de M. Jenness. En septembre, on a décidé de céder cette unité à un organisme civil, savoir la Direction des mines, des forêts et des services scientifiques du ministère des Mines et des Ressources, où on l'a appelé le Bureau de la géographie. Au début d'octobre, Trevor Lloyd était nommé le premier chef de ce bureau.
La Direction des mines, des forêts et des services scientifiques avait vécu récemment la fusion de toutes les activités de recherche du ministère, notamment le Service fédéral de sylviculture de l'ancienne Direction des terres, des parcs et des forêts, la Division topographique et une partie des Divisions de l'établissement et de la reproduction de cartes de l'ancienne Direction des mines et de la géologie, et les Divisions des relevés hydrographiques, des levés géodésiques et des levés officiels de l'ancienne Direction des relevés et de génie, pour devenir le Bureau des relevés et de la cartographie; les Observatoires fédéraux, et le Service fédéral des forces hydrauliques de l'ancienne Direction des relevés et de génie, la Commission géologique de l'ancienne Direction des mines et de géologie, le Bureau des mines, les Musées nationaux du Canada et, bien sûr, le Bureau de la géographie. Les activités non scientifiques restantes liées aux ressources naturelles et terrestres ont été regroupées sous le deuxième secteur d'activités du ministère, la Direction des terres et des services de développement (Canada, ministère des Mines et Ressources, Rapport du ministère des Mines et des Ressources pour l'exercice financier prenant fin le 31 mars 1948, Ottawa, 1949, p. 18).
En général, la mission du Bureau de la géographie était de "recueillir, organiser et mettre à la disposition de toutes les directions du gouvernement, des données géographiques au sujet du Canada et des secteurs étrangers d'importance pour le Canada" (Canada, ministère des Mines et des Ressources, Rapport du ministère des Mines et des Ressources pour l'exercice financier prenant fin le 31 mars 1948, Ottawa, 1949, p. 132). Après six mois d'activités, le Bureau a pu dire qu'il s'était empressé d'envoyer des équipes de recherche sur le terrain (plus particulièrement les Iles de l'Arctique et la terre ferme voisine), pour monter une bibliothèque de recherche et des collections de cartes et de photographies, et d'envoyer des représentants à diverses conférences scientifiques nationales et internationales.
Afin d'uniformiser l'aspect fonctionnel des ministères du gouvernement et de rehausser le profil de la relation du gouvernement avec l'industrie minière, on a reparti à peine deux ans plus tard, les nombreuses et diverses fonctions du ministère des Mines et des Ressources entre trois nouveaux ministères fédéraux : Ressources et développement économique, Citoyenneté et Immigration, et Mines et Relevés techniques (13 George VI, ch. 17, entrée en vigueur en vertu du CP 1/330 du 20 janvier 1950). Ce dernier se composait de cinq directions : Mines, Relevés géologiques, Observatoires fédéraux, Levés et cartographie, et Géographie.
Bien que les fonctions de la Direction de géographie (c'est ainsi qu'on l'appelait maintenant) demeuraient essentiellement inchangées, on accentuait davantage le travail qui aiderait à promouvoir le "bien-être économique, commercial et social du Canada" par la compilation d'une "documentation géographique d'importance nationale" (Canada. Ministère des Mines et des Relevés techniques. Rapport annuel, exercice financier prenant fin le 31 mars 1950. Ottawa, 1951, p. 8-9). M. J.W. Watson, l'ancien chef du Département de géographie à la McMaster University est nommé directeur de la Direction un peu avant la création du nouveau ministère le 1er juin 1949 (Canada. Ministère des Mines et des Relevés techniques. Rapport annuel, exercice financier prenant fin le 31 mars 1950. Ottawa, 1951, p. 107). Il occupe ce poste jusqu'en 1954. En septembre 1956, N.L. Nicholson le remplace (Canada. Ministère des Mines et des Relevés techniques, Rapport annuel pour l'exercice prenant fin le 31 mars 1957, Ottawa, p. 95).
Le mandat de la Direction demeure essentiellement inchangé jusqu'en 1961 alors que la responsabilité pour la recherche et les enquêtes sur les noms géographiques au Canada passe à la Direction de géographie depuis la Direction des relevés et de la cartographie, qui faisait ce travail auparavant pour appuyer la Commission de géographie du Canada. Au même moment, la Commission de géographie du Canada a été abolie, et une nouvelle agence l'a remplacée, soit le Comité canadien permanent sur les noms géographiques (voir C.P. 1014, le 13 juillet 1961). Les fonctions du ministère à l'appui de ce dernier organisme ont été confiées à la nouvelle Division des toponymes de la Direction de géographie. Avec ce changement, la Direction de géographie se chargeait d'offrir des conseils sur la terminologie géographique et de la production et de l'entretien du Répertoire géographique du Canada.
Avec l'adoption de la Loi sur l'organisation du gouvernement (14 et 15 Élizabeth II, ch. 25), l'ancien ministère des Mines et des Relevés techniques devenait le ministère de l'Énergie, des Mines et des Ressources (EMR). Il devenait l'organisme principal du gouvernement fédéral pour la découverte, l'enquête, le développement et la conservation des ressources minérales, hydrauliques et énergétiques du Canada. A cette fin, le ministère a acquis de l'ancien ministère des Affaires du Nord et des Ressources nationales la responsabilité de l'inventaire et de la planification des ressources en eau, l'exploration des ressources minérales dont certaines régions relevant du fédéral, y compris la Baie d'Hudson et les plateaux continentaux, et la politique fédérale en matière d'énergie.
Les organismes actifs de l'EMR étaient organisés en quatre groupes: Mines et Sciences de la terre, Ressources hydrauliques, Exploitation minérale et Énergie. Chaque groupe est administré par un sous-ministre adjoint, et Claude M. Isbister est nommé sous-ministre du nouveau ministère, en remplacement de William E. Van Steenburgh qui avait pris sa retraite. Le groupe des mines et des sciences de la terre (avec M. James M. Harrison comme sous-ministre adjoint) conserve la plupart des organismes originaux de l'ancien ministère des Mines et des Relevés techniques, notamment la Direction des levés et de la cartographie, la Commission géologique du Canada, la Direction des mines, la Direction des observatoires, l'Étude du plateau continental polaire et la Direction de géographie.
A la suite d'une redistribution générale des activités de recherche géographique au sein du ministère deux ans plus tard, la Direction de géographie est abolie. La Direction des arpentages et de la cartographie a absorbé la Division de la géographie régionale, la Division de toponymie et la cartothèque de la Direction de la géographie. La Division de la géographie économique est passée à la Direction des politiques et de la planification et la Division de la géographie physique a été intégrée dans la Division de la recherche sur le quaternaire et de la géomorphologie de la Commission géologique du Canada (Canada, ministère de l'Énergie, des Mines et des Ressources, Rapport annuel de 1967-1968, Ottawa, 1969).