Canada. Ministère de l'industrie : Le ministère de l'Industrie (MDI) a existé pendant près de six ans, soit de juillet 1963 jusqu'à mars 1969. La Loi sur le ministère de l'Industrie (L.C. 1963 ch.3) a créé le ministère de l'Industrie le 25 juillet 1963. La partie II de cette Loi a créé également l'Agence de développement régional, un organisme qui faisait rapport par l'entremise du sous-ministre de l'Industrie. La Loi de 1969 sur l'organisation du gouvernement a abrogé la Loi sur le ministère de l'Industrie et, le 31 mars 1969, le MDI a cessé d'exister. A cette date, la plus grande partie du MDI avait fusionné avec le ministère du Commerce créé depuis longtemps, formant ainsi le ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC). Au même moment, l'Agence de développement régional a été transférée au ministère des Forêts et du Développement rural, qui a été intégré au ministère nouvellement créé, le ministère de l'Expansion économique régionale (MEÉR).
Trois mois après l'élection d'un nouveau gouvernement en avril 1963, le ministère de l'Industrie a été créé et le premier ministre Pearson a nommé C.M. (Bud) Drury comme ministre. M. Drury a conservé le poste de ministre de l'Industrie pendant cinq ans. Peu de temps après l'élection d'un nouveau gouvernement en juin 1968, le premier ministre Trudeau a fait part de l'intention de son gouvernement de fusionner le MDI avec le ministère du Commerce. M. Drury a été muté à un autre portefeuille et Jean-Luc Pépin a été nommé ministre de l'Industrie, poste qu'il a conservé jusqu'à ce que la fusion entre en vigueur huit mois plus tard . Dans son ouvrage bien connu Organizing to Govern (S'organiser pour gouverner), Gordon F. Osbaldeston signale que " parmi les personnes que nous avons interviewées, il n'y en avait aucune qui n'était pas d'avis que le ministère de l'Industrie avait été créé parce que Walter Gordon en voulait un et qu'il avait suffisamment d'influence auprès de Pearson et des gens près de lui pour s'assurer de l'obtenir ".
Quant aux sous-ministres, le ministère n'en a eu que deux. D. A. Golden a été sous-ministre au cours de la première année d'existence du ministère alors que Simon Reisman a conservé le poste de juillet 1964 à mars 1968. Lorsque M. Reisman a quitté, il n'a pas été remplacé. Le poste de sous-ministre de l'Industrie est demeuré vacant d'avril 1968 à mars 1969.
Le mandat du ministère de l'Industrie était vaste. La Loi sur le ministère de l'Industrie lui attribuait la responsabilité de "faire en sorte qu'il acquière une connaissance détaillée des industries manufacturières au Canada; stimuler l'établissement, l'expansion, l'efficacité et le rendement des industries manufacturières au Canada; et élaborer et mettre à exécution des programmes et des initiatives propres à faciliter d'adaptation des industries manufacturières aux conditions nouvelles des marchés intérieurs et extérieurs et aux changements dans les techniques de fabrication; déterminer quelles sont les industries manufacturières qui ont besoin de mesures spéciales pour atteindre leur potentiel non réalisé ou pour faire face à des problèmes particuliers de redressement, et venir en aide à ces industries et encourager le progrès et l'utilisation de la technologie industrielle moderne au Canada et rendre plus efficace la participation du gouvernement du Canada à la recherche industrielle".
Le travail d'exécution du ministère a été réparti entre dix, et plus tard onze, directions opérationnelles; un groupe consultatif des programmes, qui fournissait des conseils spécialisés au reste du ministère; et l'Agence de développement régional. Les noms et les mandats de certaines directions ont changé légèrement pendant la courte existence du ministère, mais en 1966, on y retrouvait les directions suivantes: Direction de l'Aéronautique et de l'espace, Direction de la Construction navale, Direction de l'Électricité et de l'électronique, Direction des Machines, Direction du Transport mécanique, Direction du Vêtement et des textiles, Direction des Produits du bois, Direction des Produits alimentaires, Direction des Produits chimiques, Direction des Matériaux, et Direction de l'Esthétique industrielle nationale.
Les tâches administratives du Conseil national de l'esthétique industrielle ont été effectuées par la Direction de l'esthétique industrielle nationale. Celle-ci a participé à l'événement Design Canada 1967; au catalogue préparé pour l'Expo `67; et a été l'hôte de la cinquième assemblée générale et du congrès du Conseil international des sociétés de design industriel. Elle a participé également au Programme du Centre de Design Canada; au Service de Design Canada; aux bourses et subventions de Design Canada; aux initiatives "Better Products for Modern Living" (de meilleurs produits pour la vie moderne) et "Design in Government " (design au gouvernement); à une étude du design au Canada; ainsi qu'aux divers Concours, tels le Concours des meilleurs modèles canadiens de produits en bois et le Concours des meilleurs modèles de construction en acier de charpente.
Le ministère a fourni de l'aide et de l'information à des entreprises, associations industrielles et à d'autres organisations. Dans ce contexte, le ministère a réalisé des études, fourni des conseils techniques et de l'information sur les lois, règlements et d'autres questions ayant une incidence sur la façon de faire des affaires.
Deuxièmement, le ministère a participé aux prises de décision par d'autres secteurs du gouvernement. Dans ce contexte, le ministère a appuyé, par exemple, la Commission d'aide à la réadaptation.
Troisièmement, le ministère a géré des programmes. Parmi ceux-ci, on retrouvait le Programme de la machinerie, qui est entré en vigueur le 1er janvier 1968; le Programme d'aide générale de transition, qui a été établi en mai 1967; le Programme de l'industrie automobile, qui venait compléter l'Accord canado-américain sur les produits de l'industrie automobile signé en janvier 1965; le Programme d'aide de l'industrie automobile, qui incluait un programme de prêts ainsi qu'un programme de remise de tarifs douaniers; le Programme d'aide au développement de l'industrie pharmaceutique (PIDA), qui a été lancé en 1968; les subventions reliées à la Loi stimulant la recherche et le développement scientifiques (IRDIA), qui est entrée en vigueur en mars 1967; le Programme pour l'avancement de la technologie (PAIT); un programme visant à "améliorer la productivité et l'efficacité dans la fabrication et l'utilisation d'équipement, d'accessoires et de matériaux de construction "(BEAM); un programme visant à aider les universités canadiennes à mettre sur pied et à gérer des instituts de recherche industrielle; le Programme du partage de la mise au point du matériel de la défense; ainsi que le Programme de productivité de l'industrie du matériel de défense (DIPP), qui combinait le Programme du partage de la mise au point du matériel de la défense et l'ancien Programme de modernisation de l'industrie du matériel de défense en vue de l'exportation. La plupart de ces programmes ont été poursuivis par le ministère de l'Industrie et du Commerce.
L'Agence de développement régional avait un mandat plus précis. Elle était chargée de gérer un système d'incitatifs fiscaux et, éventuellement, de subventions d'immobilisation dans des régions désignées du pays aux prises avec un chômage chronique et de faibles niveaux de revenu. Dès le début, la partie II de la Loi sur le ministère de l'Industrie précisait le mandat de l'Agence. Peu de temps après, la Loi stimulant le développement de certaines régions (L.C. 1965, ch. 12) fournissait un mandat plus élaboré. L'Agence a effectué également des recherches sur les moyens de diminuer le chômage et d'augmenter le revenu dans ces régions. Au cours de la période pendant laquelle l'Agence a fait partie du ministère de l'Industrie, la liste " régions désignées " a changé. Dans certains cas ces changements ont suivi des modifications de la conjoncture économique dans une région et dans d'autres cas les changements sont survenuss à la suite de modifications apportées aux critères utilisés pour déterminer si une région était admissible comme " région désignée ".